les enfants et la tradition du chiù-chiù - Credit: Nicola Busi
Le mois de janvier est l'occasion de célébrer les traditions du passage au Nouvel an dans le Casentino. Ces rituels se déroulent sous les formes les plus variées, dans lesquelles il y a toujours des éléments constants qui reviennent. Voici un rituel qui nous emmène dans le petit village de Chitignano.
Chiù-chiù chi non ce lo dà oggi non ce lo dà più est la « traduction » de ce qui, dans le dialecte du village, pourrait ressembler à une formule magique et que des générations d'enfants prononcent encore le 5 janvier, veille de la fête de la Befana. Une sorte de « sésame, ouvre-toi », c'est-à-dire une clé permettant d'ouvrir toutes les portes du village en ce jour spécial, un laissez-passer pour être accueilli et obtenir des sourires, mais surtout beaucoup de friandises.
L'origine du chiù-chiù se perd dans la nuit des temps, et même les personnes âgées nées dans les années 1920 ou 1930 en parlaient comme d'une tradition bien établie, qui représentait certainement à l'époque, plus qu'aujourd'hui, l'événement le plus attendu par les enfants.
Autrefois, les cadeaux les plus convoités étaient les oranges et les mandarines, les noix, les noisettes et les amandes, un peu d'argent ou des biscuits pour les plus chanceux. Tradition locale ou importée ? Mais surtout, pourquoi « chiù-chiù » ? Il n'existe aucune documentation à ce sujet et la mémoire orale est trop récente. Ce que nous pouvons faire, c'est nous amuser à spéculer sur la base de données historiques.
La tradition pourrait avoir été importée, vues les routes commerciales qui reliaient Chitignano à la mer Tyrrhénienne et Adriatique, et assuraient de nombreux échanges avec d'autres communautés. Cependant, elle pourrait être locale, faisant écho à la mendicité liée aux frères franciscains, auxquels la population de Chitignano a toujours voué une grande dévotion.
A propos du mot chiù-chiù (qui pourrait être une onomatopée) , il est intéressant de revenir à l'image d’un groupe d'enfants lançant ce genre d'appel, sautillant ici et là de maison en maison. Et maintenant, pensez au cri de petits oiseaux qui voltigent dans les rues dans le froid de l'hiver et qui sont accueillis partout où il y a une cheminée fumante.
Même après plusieurs années, des valeurs telles que la solidarité et le sentiment de communauté n'ont pas perdu de leur importance. Il y a bien entendu une sensation vraiment précieuse qui mérite d'être ressuscitée, c'est-à-dire le sentiment de chaleur qui enveloppe et réchauffe le cœur d'un enfant lorsqu'il est accueilli avec amour par quelqu'un d'autre.
