Symboles et légendes le long de la Via Matildica del Volto Santo

Selon la tradition, le crucifix en bois de Lucques, vénéré dans toute l'Europe depuis le Moyen Âge comme l'une des plus importantes reliques du christianisme, n'a pas été fabriqué par la main d'un homme, mais a une origine miraculeuse. Une légende de Léobin évoque le simulacre : selon le diacre de Lucques, Léobin, la statue a été fabriquée par le disciple de Dieu Nicodème et a ensuite fait un « voyage miraculeux » jusqu'à Lucques.

Nicodème, désireux de réaliser le travail mais incapable de le faire, pria pour que l'intervention divine l'aide et le lendemain, le visage du Seigneur apparut aussi bien sculpté qu'il l'avait imaginé, un miracle. De peur que la statue ne soit détruite par les barbares, il confia l'œuvre à la mer, qui atteignit le port de Luni, à La Spezia, sur un navire sans voiles ni équipage. Une fois sur le sol, chargé sur une charrette à bœufs, une fois encore conduit par la volonté divine, il serait arrivé à Lucques.

Le long du chemin, sur les traces de Mathilde, on rencontre de nombreux lieux imprégnés de traditions et de légendes antiques. À Borgo Mozzano, point final de l'étape n°10 de la Via Matildica, le Pont de la Madeleine, construit sur l'ordre de Mathilde de Canossa, s'élève de façon imposante au-dessus du fleuve Serchio. Autrement appelé Pont du Diable, l'origine de ce nom est entourée d'une légende antique.

Caractérisée par une forme de bosse incurvée, comme toutes les œuvres particulièrement audacieuses, elle a été attribuée au diable par la tradition populaire. On dit que le constructeur en charge du projet, affligé par les retards d'achèvement, aurait invoqué l'aide du diable. En échange de la construction immédiate du pont, le diable a demandé à posséder l'âme de la personne qui traverserait le pont en premier. 

Lorsque l'accord a été conclu et que le pont a été construit, le constructeur a regretté sa promesse et, avec le curé de la paroisse, a décidé d'honorer l'accord en envoyant un chien comme premier être vivant à traverser le pont. Le diable devint furieux, prit le chien et se jeta dans la rivière. On dit qu'un chien plane parfois près du pont, représentant le diable toujours à la recherche de l'âme qui lui est promise.  

Barga, l'un des plus beaux villages d'Italie et la fin de l'étape 9, est également imprégné de mystère et de sombres secrets qui gravitent autour de la Collégiale de San Cristoforo, la cathédrale du village. Dans le jambage du côté droit de la porte principale se trouve une gravure avec une série de lettres latines et grecques et quelques symboles qui se répètent trois fois. Personne n'a jamais réussi à interpréter le code de la gravure, même d'illustres personnages du passé comme Charles Quint, le pape Paul III et d'importants savants de tous les temps n'y sont jamais parvenus. 

Les symboles obscurs de la Collégiale de San Cristoforo restent indéchiffrés à ce jour.

Au niveau de la dernière bande de la Garfagnana à la frontière avec l’Émilie-Romagne, vous trouverez le village de San Pellegrino in Alpe, au point le plus élevé de la chaîne des Apennins. La légende veut qu’il y ait un mystère autour du village concernant le diable.

San Pellegrino, fils du roi d'Écosse, semble être l'auteur de nombreux miracles depuis le jour de son baptême. Il refusa de mener une vie confortable et renonça à l'héritage pour se devenir un homme de foi. Il partit en pèlerinage en Terre Sainte et, à la suite d’événements prodigieux qui lui furent attribués, comme la conversion de quelques brigands connus le long du chemin, il retourna en Italie. C’est à ce moment-là qu’il semble qu’il ait été tenté par le Diable, mais en vain. San Pellegrino le frappa et le Diable tomba contre la chaîne des Apuanes en laissant un espace creux dans un relief montagneux, le célèbre Mont Forato, une cavité naturelle bien visible du village de San Pellegrno in Alpe.